L’équipe 11th Hour Racing de Charlie Enright tournée vers The Ocean Race Europe
Le skipper de l’équipe 11th Hour Racing confie que l’édition inaugurale de The Ocean Race demandera un focus sur la tactique, l’esprit d’équipe et la vitesse.

De retour à l’entrainement avec son équipe européenne, nous avons échangé avec Charlie Enright, le skipper de l’équipe 11th Hour Racing, afin d’avoir son ressenti tandis que l’impatience grandie, à quelques semaines du départ de The Ocean Race Europe, en mai/juin.
Charlie, c’est super de voir l’équipe de retour sur l’eau, avec un joli programme d’entrainement et de course prévu pour cette saison. Tout commence avec The Ocean Race Europe, qui sera la première opportunité de courir en configuration équipage sur un IMOCA. Pourquoi cette course est si importante pour ton équipe ?
The Ocean Race Europe sera une superbe opportunité de s’aligner face à d’autres IMOCA, qui plus est en mode équipage, pour la toute première fois. Même s’il est probable que nous soyons l’une des seules équipes à courir sur un bateau ancienne génération, le plan est d’avoir de nouveaux foils et nous sommes impatients de voir ce qu’ils donnent.
Vous avez fait quelques transatlantiques en format équipage ces deux dernières années - qu’avez-vous appris lors de ces entrainements que vous pourriez appliquer en course ?
Les transatlantiques sont bien différentes des courses côtières, donc je ne sais pas vraiment à quel point nos apprentissages des 18 derniers mois pourront s’appliquer ! Le bateau est très bien équipé pour avoir plusieurs personnes à bord au large, mais il n’y a pas beaucoup de ‘vie à bord’ sur ces étapes courtes qui seront des sprints. Nous avons beaucoup pratiqué notre maniement du bateau, nos changements de voiles etc. mais au final, tout dépend de la vitesse sur l’eau, et des bonnes décisions tactiques.
Quel est le plus gros challenge pour les équipes et les marins qui passent davantage de temps en configuration solitaire, alors qu’ils et elles se préparent au mode équipage ?
Honnêtement, sur une telle course, avec de courtes étapes, il ne devrait pas y avoir trop de challenges. Ceux qui sont plus habitués à être seuls ou à deux devront juste s’habituer à avoir plus de mains pour faire le gros du travail.

The Ocean Race Europe consiste en trois étapes courtes de quelques jours… comment vois-tu ces sprints, en comparaison avec le marathon que représente le tour du monde ?
Ces sprints sont bien différents d’une étape classique de The Ocean Race qui dure 20 jours ou plus, ou même d’un tour du monde sans escale de 70 jours ou plus. Ces plus courtes étapes sont bien plus difficiles parce que tu es toujours à fond, et rarement dans un mode de quarts.
Les décisions tactiques peuvent vite devenir plus importantes parce que tu n’as pas beaucoup de temps pour rattraper les éventuels mauvais choix, mais comme toujours… la vitesse peut rendre intelligent !
Comment The Ocean Race s’intègre au programme de ton équipe, alors que vous vous préparez à l’édition 2022-23 de The Ocean Race, autour du monde ?
The Ocean Race Europe est une superbe opportunité d’introduire les équipes IMOCA au concept de la course en équipage. Ça va être génial de voir ces bateaux poussés à leur potentiel maximum, avec plus de mains disponibles tout au long des étapes. Au vu du parcours, nous devrions voir beaucoup de conditions différentes, ce qui nous aidera dans notre développement. Nous sommes impatients d’être de retour sur l’eau, et de reprendre la compétition.
Souhaites-tu ajouter quelque chose…
La France est unique en ce sens qu’il a été possible de naviguer pendant toute la pandémie. Pour la plupart d’entre nous, ce sera juste génial d’être de retour en course.