L’étape 2, un nouveau départ
Les sept concurrents ont quitté Portsmouth ce dimanche après-midi pour le deuxième round de ce tour d’Europe. L’étape, la plus longue de la compétition, promet une sacrée bataille avec la Manche, le Golfe de Gascogne, un arrêt à Matosinhos-Porto et une arrivée à Carthagène…
C’est parti pour environ cinq jours de compétition particulièrement relevés avec la flotte au complet et des équipages très ambitieux ! Illustration avec les dernières confidences avant le départ signées Paul Meilhat (Biotherm), Franck Cammas (Holcim-PRB) et Morgan Lagravière (Allagrande Mapei Racing).
Larguer les amarres, mettre les voiles et recommencer à tout donner. Cette 2e étape de The Ocean Race Europe a forcément une saveur particulière pour les équipages d’Holcim-PRB et d’Allagrande Mapei Racing. Une semaine jour pour jour après leur collision à Kiel, les voici à plus de 1000 kilomètres de là, à Portsmouth, avec deux bateaux prêts à en découdre.
Le bateau italien est arrivé vendredi dans le port anglais, le second hier après-midi et tous ont salué leur venue, synonyme du combat qu’ils ont mené pour être de retour. « J’ai du mal à croire qu’on ait réussi à surpasser cette épreuve et qu’on puisse être au départ », confiait Rosalin Kuiper hier avant le briefing. « On pensait vraiment que c’était fini, ajoute Ambrogio Beccaria. Maintenant que c’est derrière nous, ça va nous pousser à donner le meilleur ».
Un programme (très) engagé
La motivation est donc encore plus forte et cela était perceptible dans les dernières prises de parole ce matin sous un grand soleil. « Nous arrivons assez frais et forcément très concentrés », certifie Franck Cammas. « On a tous été frustrés par le départ précédent donc là, on est très heureux de pouvoir partir en mer, retrouver la compétition et nous confronter aux autres », abonde Morgan Lagravière (Allagrande Mapei Racing), qui s’apprête à disputer sa première étape The Ocean Race. Chez le leader Biotherm en revanche, on cultive une certaine forme de sérénité. « Le fait d’être premier enlève forcément un peu de pression, on essaie de rester tranquille », confie en effet Paul Meilhat.

Pourtant, il rappelle que le combat n’aura rien à voir avec la première étape : « déjà, il y aura deux bateaux de plus et ce ne sera pas les mêmes conditions ». Tous se projettent bien entendu sur le début de course. « C’est l’étape la plus longue et on va rencontrer plein de conditions différentes », décrypte Franck Cammas. Il évoque « une première nuit ventée et des conditions dures tout de suite » avant une « zone de petit temps » au large d’Ouessant. Plus globalement, les skippers vont « retrouver des zones de liberté et plus de latitude, moins de contrainte que lors de la première étape », précise Morgan Lagravière Ensuite, la course jusqu’à Matosinhos-Porto « devrait ressembler à une étape de la Solitaire du Figaro », assure Paul Meilhat.
« Le fait que l’étape soit neutralisée pendant trois heures va être intéressant : c’est une course de points qui se transforme en course en temps ! » La suite s’annonce tout aussi délicate avec la traversée du détroit de Gibraltar et l’arrivée en Méditerranée où « les conditions sont toujours très aléatoires », sourit Morgan. « Ça devrait être très inconstant, ce qui nous oblige à ne rien lâcher, ajoute Franck. Le résultat pourrait se jouer dans les 100 derniers milles donc il faudra être bon à ce moment-là ! » La conclusion revient à Morgan : « on retrouve de l’incertitude, de l’aléatoire, ce sont les joies du bateau et de la course au large. Et c’est pour ça qu’on y va ! »