À l’arrêt express, Biotherm fait le plein !

La course contre-la-montre ne s’est jamais vraiment arrêtée ce mercredi. Les équipages devaient atteindre Matosinhos-Porto avant d’observer trois heures de pause puis repartir direction Carthagène. À ce jeu-là, les leaders du début de course, Biotherm, ont une nouvelle fois été les plus rapides. Auteur d’une belle remontée dans la nuit, Paprec Arkéa a chipé la deuxième place, devant Holcim-PRB. Retour sur cet arrêt express de trois heures avant une nouvelle bataille au large des côtes portugaises.

Les skippers de course au large, et dans leur sillage tous les amateurs de la discipline, connaissent bien le golfe de Gascogne et la descente au large des côtes portugaises. C'est la route des transatlantiques, l'espoir des alizés et des eaux plus chaudes. En revanche, personne n'est vraiment habitué à voir les skippers bifurqués à l'est et s'arrêter à Porto. The Ocean Race Europe le permet et d’emblée, tout est différent, d’autant que l’arrêt – le « fly-by » - ne dure que trois heures. En somme, il fallait tricoter jusqu’à la côte, souffler et replonger à nouveau dans la compétition.

« C’est hyper agréable d’être dans cet équipage » (Meilhat)

À ce jeu-là, un équipage n’en finit plus de se démarquer : Biotherm. Déjà vainqueur de l’étape précédente entre Kiel et Portsmouth, l’escouade menée par Paul Meilhat a dominé le début de cette deuxième étape. En tête à la « Scoring Gate », chahuté par Holcim-PRB à Ouessant puis dans la descente du golfe de Gascogne, le bateau à dominante bleue a repris les commandes dans les dernières heures. Ils sont arrivés à la marque de Matosinhos-Porto après 2 jours, 16 heures et 25 minutes de route. Et à l’arrivée, les mêmes sourires et les mêmes joies pour Amélie Grassi, Sam Goodchild, Jack Boutell et Paul Meilhat.

© Jean - Louis Carli / The Ocean Race

« C’est vraiment génial, on a réussi à prendre tous les points qu’on pouvait, s’enthousiasmait le skipper. Nous restons dans la même stratégie en étant calmes et lucides ». Néanmoins, Paul savoure : « c’est hyper agréable de faire partie d’un équipage où tout fonctionne bien, on arrive à bien faire marcher le bateau ». Le skipper assure que le moment décisif a été le passage du Cap Finisterre la veille et leur stratégie plus ouest. En revanche, hors de question pour Paul de ne pas relâcher la pression. « Les autres poussent fort derrière, on va essayer de garder cet avantage et de donner le maximum ».

Paprec Arkéa et Holcim-PRB sur le podium

Quarante-deux minutes plus tard, c’est au tour de Paprec Arkéa de franchir la ligne et de se rapprocher du quai de Matosinhos-Porto. L’équipage de Yoann Richomme a dû batailler dur : deuxième à la « Scoring Gate », il s’est fait distancer dans la descente du golfe de Gascogne avant de revenir dans les derniers milles. « Cette fois-ci, on a bien maintenu notre deuxième place, confiait Yoann Richomme, en référence à leur troisième place à Portsmouth. Ça a été dur parce qu’on avait perdu notre avance à Ouessant, à cause du courant. Depuis, on cravache pour revenir et ça a payé, on est super heureux ! » C’est dans la nuit que Paprec Arkéa a dépassé deux de ses adversaires, Team Malizia et Holcim-PRB. « Nous étions vraiment rapides et je crois qu’on a fait les bons choix de voiles », précise Yoann pour expliquer cette ‘remontada’.

Team Holcim-PRB complète donc le podium à l’issue « d’une étape intense et des conditions très changeantes », confie Franck Cammas. Il évoque néanmoins une dernière nuit « compliquée », la faute à la difficulté de trouver la bonne configuration de voiles alors que le vent n’était pas vraiment identique aux fichiers météo. En revanche, il se réjouit “d’avoir marquer le premier point d’Holcim-PRB” dans la compétition, ce qui n’est pas négligeable pour la confiance.

Chez Team Malizia (4e), on sentait une pointe de frustration à leur arrivée en milieu de journée. « Forcément, on s’attendait à mieux mais on a fait de petites erreurs qui nous ont couté cher, souligne Will Harris. Mais ce qui compte, c’est qu’on a encore appris un peu plus sur le bateau ».

Les regards sont déjà portés sur la suite du parcours où les cartes pourraient être redistribuées. « Dans les conditions de portant dans la brise, on est peut-être moins à l’aise », reconnaît Paul Meilhat même s’il tient à préciser qu’ils « vont très vite dans du temps medium ». « Le vent va augmenter dans l’après-midi et nous on aime bien le portant dans la brise, renchérit Yoann Richomme (Paprec Arkéa). Il y a 30 heures pour rallier Gibraltar » Quoi qu’il en soit, l’issue de cette deuxième étape devrait se jouer plus tard. Paul Meilhat en est convaincu : « entre Gibraltar et Carthagène, il y aura encore du jeu ». Et Franck Cammas de conclure : « la route est encore longue ! »