À mi-course, le bal des ambitieux

Certes, Biotherm continue son cavalier seul après avoir signé sa troisième victoire d’étape consécutive et fait le plein de points.

Derrière, personne n’a renoncé, ni à la victoire, ni aux places d’honneur. La bataille pour le podium sera particulièrement intense avec seulement 11 points d’écart entre le 2e (Team Holcim-PRB) et le 5e (Allagrande Mapei Racing). État des lieux de la flotte à la veille du départ de la 4e étape qui mènera jusqu’à Gênes en passant par Monaco.

Biotherm, un même rythme d’enfer ?
Leader, 34 pts, 11 pts d’avance sur le deuxième

Arithmétiquement, aucun équipage ne pouvait avoir autant de points que Biotherm à ce moment de la course. Paul Meilhat a rappelé, hier, l’importance dans ce succès des « Scoring Gate » (6 pts sur 6) et des départs “canon” de son équipe. Le reste de la flotte est toujours aussi élogieux : elle parle de « masterclass » (Corentin Horeau), de « copie parfaite » (Thomas Ruyant », de « totale maîtrise » (Nicolas Lunven). Avec 11 points d’avance, Biotherm a donc les cartes en main. Au point de faire preuve davantage de gestion dans la deuxième partie de la course ? « Un moment dans la bannette, j’ai commencé à réfléchir aux points qu’on peut marquer, ceux qu’on peut perdre mais il ne faut pas fonctionner comme ça, assure Amélie Grassi. On est en Méditerranée, c’est imprévisible, il peut y avoir très vite un retour de bâton ! »

Team Holcim-PRB, un « come back » jusqu’où ?
Deuxième, 23 pts, à égalité avec le troisième

Deuxième à Carthagène, deuxième à Nice, Team Holcim-PRB est revenue dans le match de façon spectaculaire. La collision de Kiel semble bien loin et l’appétit de l’équipe autour de Rosalin Kuiper semble conséquent. Interrogé sur leur deuxième place, Franck Cammas a répondu du tac-au-tac : « on préférerait s’affirmer en tant que premiers ! » « On est content d’être deuxième mais ce n’est pas parfait, expliquait aussi Nicolas Lunven. On voit qu’au près reaching, on peut être un peu plus rapide mais dans les zones de transition, ils arrivent à s’échapper et nous on cravache derrière ». Il n’empêche, l’ambition est toujours là : « c’est un beau challenge d’essayer de mettre Biotherm dernier nous, confie Franck Cammas. Même si ce n’est pas facile, on va essayer de progresser encore ».

Paprec Arkéa, de retour au premier plan ?
Troisième, 23 pts, 7 pts d’avance sur le quatrième

Pour la première fois depuis le début de ce The Ocean Race Europe, l’équipe Paprec Arkéa n’a pas terminé sur le podium de l’étape. Quatrième, l’équipage a fait face à un problème de J0 puis a été menacé par Team Malizia. Yann Eliès évoquait « une petite déception » alors que Corentin Horeau pointait les nombreuses parties du parcours « au près et dans des zones de vent faibles ». Avec Yoann Richomme et Pascal Bidégorry de retour, Paprec Arkéa va-t-il s’offrir sa revanche ?

Team Malizia, podium encore possible ?
Quatrième, 16 pts, 4 pts d’avance sur le cinquième

Boris Hermann et son équipage ont perdu une place au classement général, étant notamment pénalisés par la progression de Team Holcim-PRB. Il n’empêche, Team Malizia reste dans la bataille au point que tout est encore possible pour la suite. « On a quasiment eu le même classement qu’à l’étape précédente, en intervertissant Paprec Arkéa et Allagrande Mapei Racing », observe Loïs Berrehar. « Nous avons toujours été dans le sillage de nos concurrents et même si ça n’a pas suffi, nous aurions pu monter sur le podium », poursuit Boris Herrmann. Lui préfère insister sur « le très bon état d’esprit à bord » et « la façon dont nous avons travaillé à bord ». Et Loïs Berrehar de rappeler que « rien n’est figé, ce n’est pas fini ». « Il peut se passer encore beaucoup de choses lors des deux prochaines étapes »


Allagrande Mapei Racing, la progression continue ?
Cinquième, 12 pts, 2 pts d’avance sur le sixième 

Quatrième à Carthagène, troisième à Nice… « Notre progression est une réalité concrète », assurait Ambrogio Beccaria vendredi à l’issue du premier podium d’Allagrande Mapei Racing. Les ennuis techniques à la Course des Caps, la collision à Kiel semblent bien loin. Désormais, l’équipage veut enchaîner. « On a le bateau et l’équipage pour, assurait Thomas Ruyant. On aimerait bien des manches avec moins de près et plus de vent, plus de portant ! On sait qu’il faut un bateau très polyvalent pour être performant sur ce parcours ». À l’instar d’Ambrogio, le Nordiste aspire à « continuer sur cette lancée ».

© Vincent Curutchet / The Ocean Race Europe 2025

Canada Ocean Racing – Be Water Positive, l’apprentissage jusqu’où ?
Sixième, 10 pts, 4 pts d’avance sur le septième

Un peu plus de trois heures après Team Malizia, l’équipage Canada Ocean Racing – Be Water Positive a franchi la ligne à son tour à Nice. Scott Shawyer, qui continue sa formation afin de pouvoir un jour disputer le Vendée Globe, continue d’apprendre à bord d’un bateau qui a fait ses preuves (vainqueur de The Ocean Race avec 11th Hour, 2e du Vendée Globe avec Groupe Dubreuil). L’équipage expérimenté, avec Pip Hare, Brian Thompson et Christopher Pratt s’est souvent approché du paquet de tête. « Ce n’était vraiment pas une étape facile mais on a tenu bon, confie Christopher. J’espère que dès la prochaine étape, on va pouvoir jouer des bons coups, à la méditerranéenne ». L’étape courte à venir pourrait offrir un terrain de jeu intéressant au bateau blanc et bleu pour surprendre. Affaire à suivre !


Team Amaala, prêt à tutoyer les Canadiens ?
Septième, 6 pts, 4 pts de retard sur le sixième

À l’arrivée de Team Amaala hier après-midi, Pip Hare, skippeuse du team canadien, est venu saluer Alan Roura. Il y a des sourires et du respect, certes, mais le Suisse ne cache pas son envie de venir batailler avec Canada Ocean Racing – Be Water Positive. Certes, à chaque étape, Alan fait appel à de jeunes skippers. Mais cela ne l’empêche jamais d’être ambitieux : « à chaque course on se dit qu’on va revenir sur eux, sourit-il. Là on a réussi à s’en rapprocher alors que ce n’était pas les conditions idéales pour notre bateau… » Quoi qu’il en soit, Alan ne cache pas son plaisir de former la nouvelle génération : « entre la course, les conditions, le bateau, le package qu’on leur propose est génial ! » Pourvu que ça dure !