Départ glamour de Nice

Biotherm premier à la "Scoring Gate" de Monaco, suivi de Holcim-PRB et Paprec Arkea

La flotte de sept IMOCA engagée a quitté Nice cet après-midi pour la quatrième des cinq manches de The Ocean Race Europe 2025. Les équipages rallient Gênes, en Italie, en contournant la Corse d’ouest en est, via les bouches de Bonifacio avant de remonter le long de l’Ile d’Elbe et la côte italienne, un décor à couper le souffle…

Les conditions et la lumière étaient belles dans la baie niçoise pour le coup d’envoi à 17 heures. Les voiliers – tous grand-voile haute et J0 (le plus grand génois) – se disputaient la meilleure position sur la ligne avant de s’élancer au près dans un vent d’environ huit nœuds. Tous se sont dirigés en direction de la « Scoring Gate », située à une dizaine de milles au large de Monaco.

Holcim-PRB, skippé pour l’occasion par Nico Lunven en remplacement de Rosalin Kuiper, et barré sur le départ par Franck Cammas, a réussi le meilleur 'start' à la bouée sous le vent et a profité d’un terrain dégagé pour prendre l’avantage dès les premières minutes. Le leader du classement général, Biotherm, mené par Paul Meilhat, s’est également élancé proprement du côté au vent de la ligne. De son côté, Team AMAALA a été le seul équipage à partir bâbord amures, choisissant ainsi très tôt de se décaler au large.

Watch the Leg 4 Start - Nice to Genova! | The Ocean Race Europe

Le parcours de la quatrième étape emmène la flotte sur une boucle de 550 milles nautiques autour de la Corse. Les équipages devront franchir le redouté détroit de Bonifacio – un passage de 11 km entre la Corse et la Sardaigne, réputé pour ses courants tourbillonnants et ses hauts-fonds – avant de remonter vers le nord en direction de Gênes, ville hôte de la Grande Finale de la première édition de The Ocean Race Europe en 2021 et aussi du dénouement de The Ocean Race 2023.

De retour à la barre de Team Paprec Arkéa, après avoir fait une pause lors de la troisième étape (de Carthagène à Nice), Yoann Richomme s’attendait avant le départ à ce que les premières 24 heures soient déterminantes pour le classement final à Gênes.

« D’abord, nous avons du vent ici à Nice pour nous emmener à Monaco et cela devrait donc être sympa », expliquait-il ce matin sur les pontons. « Ensuite, cap sur la Corse où nous devrons traverser une zone de vents très faibles cette nuit, avant une transition vers un nouveau flux demain. »

Quatrième plus grande île de la Méditerranée, la Corse est célèbre pour ses reliefs montagneux impressionnants – un paramètre que Yoann Richomme juge décisif dans la stratégie de route.

« Courir autour de la Corse est toujours délicat car les montagnes sont immenses et leurs zones d’ombre portées sur le vent (zones de dévent) tout autant. Cela promet une course passionnante jusqu’à Bonifacio, puis vers Gênes – et là, c’est encore une autre histoire. »

Heureux de retrouver son équipage, le skipper français a salué la performance de son équipe sur l’étape précédente, menée par son co-skipper Corentin Horeau qui avait terminé quatrième – plaçant Paprec Arkéa à égalité de points avec Holcim-PRB à la deuxième place du général.

« C’est un plaisir de revenir à bord, je suis en pleine forme et très motivé », a-t-il assuré. « Ils ont fait un super travail sur une étape difficile alors je serai vraiment content de faire un podium. Nous visons toujours une victoire d’étape, mais nous savons que cela sera très compliqué. C’est une manche pleine de pièges et je pense que jusqu’à gênes, on aura du suspense. »

Pip Hare, engagée à bord de Canada Ocean Racing – Be Water Positive de Scott Shawyer, estime quant à elle que les conditions météo restent encore très incertaines au-delà des premières 24 heures.

« Nous attendons toujours que le prochain bulletin révèle une tendance claire, car pour l’instant c’est encore flou », expliquait-elle. « Sous la Corse, tout dépendra de notre heure d’arrivée : trop tôt ou trop tard, vous pouvez vous faire cueillir par un gros coup de vent… ou pas. Et je pense que la fin de l’étape pourrait tout chambouler. »

Habituée de Gênes, où elle avait couru la dernière étape de The Ocean Race Europe 2021 et plusieurs régates en Mini 6.50, Pip Hare se montre prudente : « Mon expérience, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de vent, mais que parfois des trombes marines et des orages peuvent arriver donc on peut s’attendre à tout. »

Pour Ambrogio Beccaria, skipper d’Allagrande Mapei Racing sous pavillon italien, l’objectif est clair : franchir en premier la ligne d’arrivée de Gênes, une ville qu’il considère comme sa deuxième maison depuis qu’il y a construit et lancé son Class40 en 2022.

Contraint à l’abandon sur la première étape suite à une collision avec Holcim-PRB à Kiel, son équipe pointe actuellement en cinquième position du classement général mais a terminé troisième de l’étape Carthagène-Nice.

« Nous aimerions bien sûr marquer quelques points, mais ce n’est pas notre priorité. Notre but, c’est de gagner l’étape », a-t-il insisté.

A la "Scoring Gate" de Monaco, c’est à nouveau Biotherm de Paul Meilhat qui a raflé les deux points bonus, suivi de Holcim-PRB, Team Paprec Arkea, Team Malizia, Allagrande Mapei Racing, Canada Ocean Racing - Be Water Positive et Team Amaala. La bataille est lancée !