Le quatre à la suite

Après avoir contourné l’île d’Ustica au nord-ouest de la Sicile, les leaders ont plongé vers le sud.

Paprec Arkéa conserve la tête, suivi de près par Biotherm, alors que Team Malizia et Allagrande Mapei Racing restent en embuscade.

État des lieux à mi-parcours, à moins de cinq jours de l’arrivée au Monténégro. Un jour peut-être, les skippers prendront le temps d’y revenir, sans chercher la moindre veine de vent ni être obsédés par les moindres réglages. Un jour, ils s’arrêteront peut-être à Ustica, ce confetti rocheux de 8 km2 à 41 milles des côtes siciliennes, propice à la plongée, au farniente et à la dolce vita… Ce n’est pas vraiment l’ambiance du moment et pas seulement parce que les skippers sont en course.

En cause ? Ces conditions météo toujours aussi harassantes. Ambrogio Beccaria (Allagrande Mapei Racing) cherche ses mots afin de résumer les dernières 24 heures : « c’est très compliqué… On va dire que c’était très orageux ». Et l’Italien de poursuivre : « tout le monde a eu du vent différent. C’est un peu on off, les orages lèvent le vent, il faut s’adapter en permanence ».

Paprec Arkéa et Biotherm s’échappent

Comme toujours, il y a ceux qui s’en sortent mieux que les autres. Hier matin, quatre bateaux occupaient la tête de course : Paprec Arkéa, Biotherm, Team Malizia et Allagrande Mapei Racing. Après avoir contourné Ustica puis longer la côte ouest de la Sicile, Paprec Arkéa et Biotherm se sont légèrement échappé et progressent dans une vingtaine de nœuds de vent.

Les deux leaders au classement général pointent désormais leur étrave entre la côte tunisienne à leur ouest et la petite île italienne de Pantelleria. Derrière, Allagrande Mapei Racing et Team Malizia bénéficient d’un peu moins de vent (autour d’une quinzaine). « C’est vrai que les deux premiers se sont un peu barrés devant, reconnaît Ambrogio Beccaria. On attendait une bascule de vent qui n’est jamais vraiment arrivée, on a subi un peu la situation ».

À 45 milles plus au nord, Holcim-PRB (5e) aborde le contournement de la Sicile. Alors que Team Amaala (7e) est situé sous la Sardaigne, Canada Ocean Racing-Be Water Positive (6e) se rapproche de l’île d’Ustica en bénéficiant d’une quinzaine de nœuds de vent.

À bord, c’est presque un soulagement : « ce sont les heures les plus rapides qu’on a depuis le départ, confie Sébastien Marsset. Ça fait du bien et c’est grisant d’avancer, de retrouver de la vitesse, de la glisse et du plaisir ».

Longtemps ralenti par des zones de grains et de molle qui ont contribué à creuser les écarts, le bateau canadien espère s’extirper vite du nord de la Sicile. « L’idée, c’est de ressortir rapidement de la zone d’Ustica avant que les conditions calmes ne s’installent à nouveau ».

À bord, l’heure est donc toujours à la mobilisation générale. C’est aussi ce qu’on perçoit dans la voix d’Ambrogio Beccaria quand il évoque cette journée de jeudi : « il est difficile d’avoir une vision claire sur ce qui nous attend. Mais les orages ne vont pas disparaître ! On sait qu’il faudra être le plus agile et subir le moins possible… »