Un magnifique été d’apprentissage

Au fil de ces sept semaines de compétition à travers l’Europe, de Kiel à Boka Bay, chaque skipper, quel que soit son statut, a pu puiser dans cette expérience de nouveaux acquis et de nouvelles méthodes.

De quoi progresser encore en vue des prochaines échéances dont The Ocean Race Atlantic (New York – Barcelone) qui aura lieu dans un an.

Il est possible de faire une régate de sept semaines d'une incroyable intensité, de faire partie des meilleurs skippers au monde et pourtant de continuer à apprendre sans relâche. C’est ce que racontent tous les participants à cette édition de The Ocean Race Europe. En effet, pour tenir et pour aller au bout de l’aventure, il a fallu s’adapter à toutes les allures, à des zones de pétole comme à des orages. Quand les fichiers météo ne concordent pas, quand la régate redouble d’intensité, il convient toujours de faire preuve d’humilité, ce qui transpire à bord de chacun des sept bateaux de la course.

Un apprentissage « incroyable », « hyper enrichissant »

Chez le grand vainqueur Biotherm, au-delà du plaisir et de la fierté, les enseignements, collectifs comme individuels, sont nombreux. « J’ai énormément appris et beaucoup évolué au fil de la course dans la gestion du bateau, la navigation et la stratégie », assure Amélie Grassi. Présent lors de la dernière étape, Carlos Manera Pascual évoque « un apprentissage incroyable » au sein d’un « équipage hyper motivé ».

À l’instar de Carlos, les jeunes skippers ont pu profiter d’une formation express en IMOCA. Gaston Morvan (Paprec Arkéa) le dit à sa manière : « c’était hyper enrichissant de naviguer avec chaque membre de l’équipage, d’autant qu’ils ont tous beaucoup de talent et d’expérience ». « J’ai appris plein de choses sur le bateau, abonde son coéquipier Corentin Horeau. Maintenant, je peux dire que je suis beaucoup plus à l’aise à bord ».

Les nouveaux acquis peuvent être techniques – « on a progressé dans l’utilisation du bateau, il est plus homogène » dixit Yoann Richomme – mais aussi relationnels. « Nous avons appris à mieux communiquer, à se faire confiance et à rester soudés malgré les difficultés, explique ainsi Mariana Lobato. Cette aventure nous a enseigné la patience, la résilience et l’importance de chacun dans un projet commun ».

« Ce qui s’est passé nous a permis de grandir ensemble »

Ce constat, c’est aussi celui que l'on porte chez Holcim-PRB et Allagrande Mapei Racing. En étant tous les deux allés au bout de la course malgré la collision à Kiel, ils ont démontré une incroyable solidarité en interne. « Chaque membre de l’équipe et notre sponsor ont fait preuve d’un soutien de chaque instant, reconnaît Ambrogio Beccaria. C’est grâce à eux que l’on s’est battu, que l’on a conservé notre confiance et que l’on s’est relevés ». « Ce que je retiens surtout, c’est notre progression, abonde son co-skipper, Thomas Ruyant. On a beaucoup appris au fil des étapes et on s’est découvert avec ‘Bogi’ (Ambrogio Beccaria)... Cela donne confiance pour la suite ».

Du côté de Holcim-PRB, Rosalin Kuiper se réjouit également de la tournure des événements. « Ce qui s’est passé nous a permis de grandir ensemble, cela a été très positif pour la dynamique de groupe », affirme-t-elle. Et la Néerlandaise d’ajouter : « nous avons continué à apprendre à chaque étape, à forger un collectif ».

En attendant impatiemment The Ocean Race Atlantic

L’apprentissage est également au centre du projet Canada Ocean Racing – Be Water Positive. L’objectif ? Permettre à Scott Shawyer de disputer un jour le Vendée Globe. « J’ai eu la chance de vivre une expérience fantastique avec toute l’équipe, raconte-t-il. Nous avons eu le bateau en juin et chacun a fait un travail incroyable. Cela a été une aventure géniale sur l’eau et en dehors ».

Même enthousiasme chez Team Amaala où Alan Roura a permis à de jeunes skippers suisses de s’aguerrir en IMOCA. « C’était l’une des plus belles expériences que j’ai pu vivre », a confié Alan, très heureux de tendre la main « à une nouvelle génération ».

À bord de chaque bateau, le vécu commun a contribué à renforcer des liens et « créer des amitiés » dixit Amélie Grassi. C’est aussi le cas chez Team Malizia où sept nationalités étaient représentées parmi l’équipage. Boris Herrmann, qui a orchestré ce collectif, a tenu à saluer cette course, « un très bel événement », « plus long et plus intense qu’une transatlantique ».

« Ici, chaque petite décision peut coûter très cher, ce qui engendre un stress permanent qui n’est pas facile à gérer mais c’est ce qui est génial ! Boris et tous les skippers ont ainsi participé à alimenter un état d’esprit propre à The Ocean Race, que l’on entrevoie tous les quatre ans durant le fameux tour du monde.

Un état d’esprit qui sera ravivé dès l’an prochain pour un nouveau défi qui s’annonce tout aussi haletant : The Ocean Race Atlantic. Une course de New-York à Barcelone en septembre 2026, avec la certitude de vivre de nouvelles émotions fortes.